Non, je n'ai pas oublié le " e ", ce mot est marocain et signifie " de la ville de Rabat ".
Outre le Chella et la Tour Hassan, tour inachevée dont on dit qu'il n'en existe que deux autres pareilles au monde : la Koutoubia de Marrakech et la Giralda de Séville,
Rabat possède une merveille : La Kasbah et le jardin des Oudaïas. La première fois que j'y suis allée, c'était dans les années soixante, (avec ma vieille 4CV et sans mes lunettes). Il y a quelques temps, en fouinant dans de vieilles boites, ma soeur a trouvé d'anciennes photos que j'avais prises en divers endroits il y a une quarantaine d' années, et que je croyais perdues à jamais. C'était des diapos que j'ai vite portées chez le photographe pour les tirer sur papier afin que je puisse les scanner et les importer.
Je suis retournée maintes fois à Rabat, et à chaque visite, la magie du lieu renaissait.
D'abord, ma porte préférée, avec son gracieux fer forgé, plutôt que bab el-kebir, la monumentale porte almohade.
Et l'on pénètre dans ce jardin de style hispano-mauresque, situé au pied de la Kasbah des Oudaïas, ancienne résidence r'batie des sultans Alaouites. Celle-ci a été bâtie probablement sur un ancien fort romain : le Ksar des Benitargas. Elle a été édifiée au XIIème siècle par les Almoravides pour lutter contre des tribus Berbères résistantes : les Berghouatas. Mais ce sont les Almohades qui, en la transformant en camp militaire, lui donnèrent une grande importance. C'est de là que partirent les armées à la conquête de l'Andalousie.
Mais assez parlé d'armées et de rebelles et entrons dans le jardin.
Pendant que certains se promènent et admirent les massifs,
D'autres travaillent, car la beauté est fatigante et demande un entretien permanent.
Ce jardin, que l'on appelle maintenant " jardin andalou ", est loin d'être aussi vieux que la Kasbah. Beaucoup de Marocains pensent qu'il est âgé de plusieurs centaines d'années, or, il n'en est rien, il a été créé dans les années mille neuf cent vingt, à l'emplacement de la cour de l'ancienne caserne.
C'est Maurice Tranchant de Lunel, architecte favori du Maréchal Lyautey qui en a eu l'idée. A ce moment-là, il ressemblait peut-être à cette photo qui date de mille neuf cent cinquante deux.
Il n'avait pas encore acquis la luxuriance qu'il avait quand j'y suis allée pour la première fois, environ quinze ans plus tard.
De ce jardin on peut aussi admirer une tour de l'enceinte de la kasbah, elle aussi, bien sûr, du XIIème siècle.
Et quand les yeux n'en peuvent plus d'être éblouis par tant de beauté, on va au célèbre Café Maure qui occupe une terrasse.
Dès la porte, qui croule sous les bougainvilliers, on aperçoit la ville blanche de Salé, la ville des potiers, qui s' étend de l'autre côté du Bou Regreg, le fleuve qui la sépare de Rabat.
Thé à la "menthe nana", gâteaux marocains, une de mes faiblesses, cela m'inspire, je vous laisse pour quelques briouats aux amandes, car justement, j'en ai fait dimanche.
Alors....à bientôt !