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2022-02-12T16:13:18+01:00

Asservi et despote

Publié par divagations-et-balades

          J'habite un bourg dont un quartier se nomme Germignan. C'est là que mourut, le dix huit août mille cinq cent soixante trois, Etienne de La Boétie, ami et contemporain de Montaigne, qui habitait Bordeaux où il avait fait toutes ses études.

          La Boétie a écrit une oeuvre majeure : Discours de la servitude volontaire qui parut après sa mort, en mille cinq cent soixante seize.

          Ce livre est un jalon qui s'inscrit dans la tradition de l'antitotalitarisme qui aboutit à Orwell et Hannah Arendt.

          La Boétie est convaincu que tout être a en lui une aspiration à la liberté, mais il souligne un paradoxe : " Comment les peuples en viennent-ils à se soumettre aux tyrans, non seulement avec obéissance et servitude, mais encore avec dévotion ".

          Il pense que cette docilité correspond à " un profond oubli de la liberté, et quand s'y ajoute la crédulité, tout le peuple finit par communier à la gloire du tyran ",

          Et il ajoute : " Et des serviteurs serviles constituent le ressort secret de la domination, le soutien et le fondement de la tyrannie, dans l'espoir de leur part du butin, devenant des tyranneaux eux-mêmes ".

          En d'autres temps, on assassinait les tyrans, on les répudiait, on les renversait, on servait, sans laisser le gouvernant asservir.

          Mais tout se mérite.

          Le peuple doit mériter le pouvoir de renverser un tyran, qui, lui-même, doit mériter de l'être.

          Peut-être faut-il se rappeler que Chateaubriand dans ses Mémoires d'outre-tombe,citait ces paroles de Jean-François de La Harpe :

     " Plus l'oppresseur est vil, plus l'esclave est infâme "

           Et nous, que méritons-nous ?  

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