En revoyant mes photos de la balade basque de l' été, je me suis aperçue que je n' ai pas parlé de l' église
d' Ascain, pourtant une des plus belles du Pays Basque Nord.
La première image que l' on en a, est son clocher-porche, imposant édifice carré de quatre étages.
En haut et à gauche, on distingue une niche dans laquelle se trouve une statue de pierre. Il s' agit de
Sainte Barbe, patronne de tout ce qui se rapporte au feu, et qui est là pour protéger l' église et le village des méfaits de la foudre.
Dès l' entrée, on est frappé par l' opulence du retable baroque qui se dresse face à nous. Celui-ci, datant
du début du XVIIIème siècle, est particulièrement riche.
Dans les retables baroques, on trouve toujours, au-dessus du tabernacle, une statue du patron ou de la
patronne de l' église. Ici, c' est la Vierge de l' Assomption. Au-dessus d' elle : la colombe du saint Esprit.
De chaque côté, les statues de Saint Joseph et Saint Jean l' Evangéliste.
De part et d' autre du tabernacle, on voit la statue de Saint Pierre, avec sa clef,
Et de Saint Paul, avec son épée.
Cette église a une originalité : l' importante surélévation du choeur, a permis d' installer la sacristie
en-dessous.
Il existe deux retables latéraux, dont celui de droite est le plus remarquable, grâce à la présence d' une
statue de la Vierge, qui est une copie réalisée au XIXème siècle, de la " Vierge de Longchamp ", statue en marbre blanc du XIVème siècle, actuellement au Musée Cluny à Paris.
Comme dans la plupart des églises du Pays Basque Nord, celle-ci comporte d' imposantes galeries de bois, en
forme de " U ", courant sur trois murs.
L' idée de ces galeries date du XVIème siècle, époque où cette région connaissait un important essor
économique et démographique. Les églises devenaient trop petites, et, ce fut le moyen retenu pour assurer une extension sans toucher aux murs.
Au premier niveau, sous l' orgue, une loge est réservée au conseil municipal lors des grandes fêtes. Son nom
basque est : " astoteia ", ce qui signifie......." le lieu des ânes ".
Je laisse au lecteur le soin d' en apprécier la justesse.
Ces galeries sont réservées aux hommes. Ce n' est apparemment pas par pur machisme, ( quoi que........), mais
parce que, dans la tradition basque, les femmes sont responsables du culte des Morts. Or, dans cette église, autre particularité, jusqu' à la fin du XVIIIème siècle, il n' y avait pas de
cimetière extérieur; chaque maison basque possédait alors, dans la nef, un emplacement dans lequel se faisaient les inhumations; c' est ainsi que l' on remarque dans le sol, de nombreuses dalles
funéraires.
Ascain a un grand passé.....maritime. Le village était en effet, réputé pour ses chantiers navals.
On pense d' ailleurs, que ce sont sans doute des charpentiers de marine d' Ascain, à la réputation fameuse,
qui auraient bâti la superbe charpente en bois décoré au-dessus de l' avant-choeur.
La maquette de bateau,
Et les curieux personnages au sommet des retables latéraux, qui ressemblent à des figures de proue,
Sont peut-être les symboles de ce passé maritime.
La chaire, en bois sculpté, est magnifique.
Le mur gauche, côté chaire, est percé d' une porte très basse, qu' à ma grande honte, je n' ai pas vue.C' est
la " Porte des Cagots ". Ce terme de "cagot" désignait du XIIème au XVIIIème siècle, la fraction de la population victime d' une exclusion très sévère. On pense que ces gens étaient descendants
de lépreux, même sans être eux-mêmes atteints de la maladie, et la lèpre étant alors considérée comme héréditaire, il convenait de s' en protéger.
Ils étaient cependant admis dans l' église, à condition de se tenir le plus loin possible de l' autel, et de
rentrer par une porte spéciale.
Principe de précaution.......déjà !