Comme tous mes confrères, j' étais encore étudiante quand j' ai commencé les remplacements. En ce temps-là, nous, les filles, on avait un mal fou à trouver dans notre région, un futur confrère et ses patients, qui ne seraient pas machos au point d' accepter une fille comme remplaçante. C' était pratiquement mission impossible, et, nous devions donc nous " expatrier ".
C' est ainsi qu' un beau matin, je montais dans ma voiture et partis vers la Franche Comté, réalisant, au point de vue géographique, une sorte de diagonale de.........la folle.
Pensant que j' aurais peu de chance de revenir dans le nord-est de la France, car, passée la Garonne je commence à me sentir un peu dans le nord, (je sais, j' exagère, mais c' est un ressenti, surtout quand je ne vois plus de pins), je décidais, mon remplacement fini, de ne pas rentrer de suite et d' explorer un peu la région. J' étais en Haute Saône et choisissais d' aller vers Strasbourg.
J' ai oublié les péripéties du voyage et je n' ai pas retrouvé les photos prises dans les Vosges, que je traversais un peu en oblique. Après deux jours de flanerie, j' ai aperçu un château juché sur un haut promontoire : le Haut Koenigsbourg.
Malheureusement, ma photo, sur papier, est trop abimée. Les diapositives se sont mieux conservées, et encore pas toutes.
Je me dirigeais vers le château, mais assez vite je dus laisser la voiture et faire un peu d' exercice.
Puis j' arrivais tout près de sa masse imposante, mais déception, il était fermé, on ne le visitait pas. Maintenant, il est ouvert au public. Dommage pour moi.
Mais je le trouvais superbe.
Il n' y avait pas un chat. A force de tourniquer, je trouvais un endroit où je pouvais grimper un peu, et qui sait ? dénicher une ouverture.
Hélas non ! Et je ne pouvais pas aller plus avant. Je me sentais un peu frustrée.
Dans le village voisin d'Orschwiller, je me renseignais à droite et à gauche, mais rares furent les indications que l' on me donna, sinon que ce château était en ruines avant sa restauration au début du XXème siècle, sur ordre du kaiser Guillaume II de Hohenzollern, qui l' avait reçu en cadeau pendant la période allemande de l' Alsace.
En effet, par le Traité de Francfort, en mille huit cent soixante et onze, l' Alsace était redevenue allemande, et, le kaiser Guillaume II voyait en ce château la limite occidentale de son empire. La limite orientale en étant le château de Marienbourg, actuellement situé en Pologne.
Après la Première Guerre Mondiale, par l' article 56 du Traité de Versailles, l' Alsace-Lorraine fut restituée à la France. De bien privé du kaiser, le château devint propriété de l' Etat Français, puis, transféré en deux mille sept, au Conseil Général du Bas-Rhin.
La restauration du château, initiée par l' Empereur d' Allemagne, fut effectuée par un certain Bodo Ehbardt. Celui-ci laissa toute liberté à son imagination pour faire du château la représentation d' un Moyen-Âge idéal et, parait' il, un peu fantasmé. Et ce ne fut pas du goût de tout le monde.
Les détracteurs considérèrent certaines parties du château, comme fantaisistes, et même, les caricaturistes de l' époque s' en donnèrent à coeur joie.
Depuis la partie la plus haute du château, il parait que l' on aperçoit la Forêt Noire. La vue ne portait pas si loin de l' endroit où je me trouvais.
N' ayant pu visiter ce château à cette époque reculée, j' ai pu le faire grâce à Internet. C' est vrai que l' intérieur comporte quelques décorations un peu délirantes, mais ce n' est pas pour me déplaire. Allez voir, ce château le vaut bien. D' ailleurs il parait qu' il reçoit environ un million et demi de visiteurs chaque année.
A plus tard pour la deuxième étape : Strasbourg.