Quand on est enfant, l'obscurité est effrayante, et c'est particulièrement angoissant dans la chambre, car, tout le monde sait que les monstres en profitent pour se cacher sous les lits.
Alors, on demande une lumière car, chacun sait qu' elle fait fuir les monstres et que l'on pourra s' endormir tranquille.
Et puis, on grandit, et les monstres ne font plus peur. mais l'obscurité peut encore engendrer un vague malaise, une sourde appréhension.
La nuit, quand l'Univers devient noir, la lune fantomatique, c'est une autre sorte de malaise qui surgit, métaphysique, fait d'interrogations et d'incertitudes.
Mais, dès que le jour triomphe à nouveau et que l'aurore vient saupoudrer la nuit d'une lumière de safran, toutes les peurs s'évanouissent et, seule reste l'admiration quasi mystique de la beauté du monde.
Et la lumière fut !.........Souveraine et altière, dessinant parfois dans le ciel les arcs colorés de sa dualité.
Car la lumière vibre à deux niveaux. Celui du monde visible et l'autre, celui du monde intérieur où s'entrechoquent la raison et les croyances.
Et cette lumière qui éclaire le monde, fait chanter ses couleurs, se concentre dans une fleur pour enjoliver nos vies;
Elle est chaleureuse, joyeuse, mais il y a l'autre, celle qui découpe les êtres et les choses en ombres crues, qui parfois, brûle le regard. Cette lumière qui est celle de la Vérité, et qui, pour certains, est insoutenable, et réveille, à l'octave supérieur, la peur des monstres de l'enfance.
Alors, je pense à Platon qui avait dit :
" On peut aisément pardonner à l'enfant qui a peur de l'obscurité; la vraie tragédie de la vie,c'est lorsque les hommes ont peur de la lumière ".
La vie, n'est-ce pas marcher dans l'ombre sur le chemin de lumière ?