Tout avait commencé avec les Gaulois, nos ancêtres biologiques, ou seulement culturels et spirituels, à moins que ce ne soit les deux à la fois.
Les Gaulois pensaient descendre d' une même souche et disaient connaître leur généalogie. Ils se rattachaient à la civilisation celtique, sauf les Aquitains qui étaient des proto-basques..
Ces liens de filiation, réels ou fantasmés, leur avaient créé des obligations de solidarité.
Puis, les Français ont remplacé les Gaulois, mais ils étaient les mêmes, des hommes et des femmes qui habitaient la même terre, et qui, peu à peu, parlèrent la même langue.Ils étaient devenus le peuple de France.
Une terre bénie des dieux qui a enfanté un peuple au génie particulier. Ce peuple a allumé la lumière sur tous les continents.
Cette terre de France a attisé bien des convoitises au cours des siècles; beaucoup sont venus et ce peuple généreux les a accueillis à bras ouverts, et ces nouveaux habitants se sont fondus dans le pays, en adoptant la langue, les coutumes et les lois. Et même s' ils n' étaient pas gaulois, ils sont devenus français à part entière, reconnaissants à ce pays qui les avait intégrés. Une génération leur avait suffit pour qu' ils se sentent eux-mêmes, fiers et courageux, râleurs et généreux, inventifs et amoureux de la liberté : Français.
Certains arrivaient avec une volonté de conquête, voulant imposer leurs lois et leur culture. Alors, le peuple de France se dressait, et boutait le prétentieux hors de ses frontières.
Et puis...............une étrange langueur s' est emparé de ce peuple que l' on croyait indomptable. Atteint d' une sorte d' amnésie, il a oublié qu' il était un grand peuple, il a oublié sa farouche indépendance, il a oublié........Et dans la nuit la liberté l' écoute t' elle encore ?
Il a laissé entrer un ancien assaillant qu' en des temps reculé il avait plusieurs fois renvoyé chez lui. Cet assaillant, ayant tiré les leçons de l' Histoire, a compris qu' il lui fallait désormais ruser pour arriver à ses fins. Pleurer comme une pauvre victime, mais " en même temps " inspirer la terreur pour mieux imposer sa force.
Et dans cette langueur nouvelle qui leur donne une grande faiblesse, les Français, oublieux de ce qu' ils étaient, laissent faire et aux couteaux tendent leur cou.
Ils sont devenus victimes sans protestation, sans révolte. Mais il faut dire à leur décharge, (un peu), que nommer les agresseurs, oser les qualifier de tels ou pire d' assassins, (ce qu'ils sont, et non les guerriers qu' ils s' imaginent être, parce que les vrais guerriers ont un code d' honneur), peut les amener tout droit vers un tribunal qui pour eux serait impitoyable.
Alors, peu à peu, ils se laissent sortir de chez eux, ils baissent les yeux et rasent les murs. A la langueur maladive s' ajoute l' impuissance résignée.
Dans quelques années, ils seront remplacés, et que le dernier n' oublie pas d' éteindre la lumière. Ce ne sera pas difficile, elle vacille déjà.
Nous étions les Français...........
Mais dans cette obscurité qui s' étend, un bruit se fait entendre, comme le grondement encore lointain du tonnerre.
Ami, entends-tu...........
Et peut-être, finalement, que dans la nuit, la liberté à nouveau nous écoute !