..... Disait Boileau, dans son " Art Poétique ". François de Malherbe, l' obsédé de la pureté de la langue, qui, même sur son lit de mort, ne put s' empêcher de reprendre celle qui était sa garde,parce qu' elle avait employé un mot qui n' était pas en bon français selon lui.
Ah ! Monsieur de Malherbe ! Si vous reveniez, quel effroi serait le vôtre ! En ce siècle où les bouffons ont pris la place des rois, une jeune et ambitieuse sarrazine a décidé de simplifier notre langue.
Exit l' accent circonflexe, ce petit chapeau que nos instituteurs, pardon, nos professeurs des écoles, nous rendaient rigolo pour mieux retenir sa place, exit le " ph " des mystérieux nénuphars de nos étangs, et, comment aller à la pêche sans être sûr de ne pas pécher en transgressant une loi oubliée.
L' orthographe, pardon, l' ortografe, va être chamboulé par cette énorme sottise, qui vient couronner la crétinisation de notre Education Nationale. Et voilà que " last but not least ", la divine sarrazine, constatant le mécontentement des Gaulois, fait, ce que nos bouffons savent très bien faire : du rétro-pédalage.
" Calmez-vous, Gaulois réfractaires et ringards, dorénavant, les deux orthographes, l' ancienne et la moderne, coexisteront ".
Ah ! La bonne idée ! Babel nous voilà ! Nous avions la novlangue, le style SMS si pratique et si prisé des djeuns, nous avions le style rappeur, si élégant, et nous voilà avec deux façons d' écrire une langue qui fut si belle. Pourquoi faire simple...
Cela nous promet de beaux embrouillaminis. Jusqu' à quand allons-nous pouvoir nous comprendre encore dans ce pays ?
Peut-être faudrait' il se lever pour défendre notre langue et se rappeler ce que disait Rémy de Gourmond : " Quand un peuple n' ose plus défendre sa langue, il est mûr pour l' esclavage ".
Il avait aussi montré comment manipuler par l' amalgame une idée juste pour en faire une idée fausse, et la faire passer pour normale. De nos jours, cela pourrait s' appeler " l' enfumage ".
Quand je vois ce qui se passe, les idées saugrenues qui parcourent notre temps, il me vient une autre pensée de Rémy de Gourmond que je dédie à la sarrazine, ( mais pas que...) : " L' Homme s' est servi de son intelligence, il a inventé la stupidité ".
Mais sans doute ne suis-je qu' une vieille gauloise ringarde et hagarde.