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         Il est là, immense et majestueux, et seul. Il avait eu un frère que j' avais connu il y a longtemps, avant que la grande tempête de mille neuf cent quatre vingt dix neuf eut raison de lui.

         L' hiver l' avait dépouillé de ses feuilles, et, à la splendeur de sa parure, avait succédé la grandeur presque tragique de ses longues branches dénudées qui déchiquetaient le ciel

          C' est un chêne plusieurs fois centenaire et............ il est mon ami. Comment est-ce arrivé ? Je ne sais plus. Peut-être un jour ai-je perçu une infime vibration, un mouvement brownien ténu qui agitait son coeur, parcourait ses branches, attestant de la vie qui habite toute créature.

         Et ce jour-là j' ai pensé : " Et si la seule différence entre lui et moi était ma mobilité ? ". Et, j' ai entendu comme un petit rire moqueur. Depuis, nous discutons; mais, je vous l' ai déjà raconté. ( cf nature 2012 : " un vieil ami " ).

         Ce chêne est encore jeune, il a parait' il environ trois cents ans. Il serait donc né à peu près au moment où s' éteignait le Roi Soleil.

         Je me demande si ces nodosités que l' on voit sur certaines branches sont dues à l' âge. Après tout, certains vieillards deviennent secs et noueux, c' est peut-être pareil pour un chêne !

          Mais, vivant si longtemps, huit cents ans m' a t' on dit, à partir de quel âge un chêne est' il vieux ?

         En tout cas, il ne m' étonne pas qu' un arbre en général soit symbole de vie; de plus, ce chêne est un feuillu qui, contrairement au chêne vert, est dépouillé de ses feuilles chaque automne, et les retrouve au printemps. Par cela, il symbolise alors les cycles cosmiques.

          Il est bien lié au cosmos ce chêne. Il met en communication la terre et le ciel. Ses racines sont profondément enfoncées dans la terre, et ses plus hautes branches flirtent avec la lumière céleste. Ne serait' il pas ce chemin par lequel passent ceux qui vont du visible à l' invisible ?

          Figé dans sa majesté, enfermé dans sa puissance, défiant la foudre qui parfois le menace, à quoi pense t' il ? On dit que les dauphins rêvent de l' Homme, en est' il de même pour ce chêne ? Possède t' il la mémoire atavique de son espèce?

          A t' il la nostalgie du temps où il était Arbre Sacré des Celtes, puis des Gaulois ? Celui qui captait les énergies de la terre et du ciel , qui transmettait aux druides cette force, que, ceux-ci, au cours de cérémonies rituelles, communiquaient aux hommes ?

         Certains druides préparaient des potions magiques qu' ils distribuaient parcimonieusement,

         Sauf à Obélix, l' obscur livreur de menhirs d' un obscur village gaulois,

         qui, enfant, aidé par un autre polisson du village qui lui servait de marchepied, avait voulu goûter ce qu' il y avait dans le chaudron du druide, et, était tombé dedans.

         Il avait de ce fait, acquis une force herculéenne pour la vie entière;

          Se souvient' il de ce rôle divin qui se retrouve jusque dans la Bible, puisque c' est au pied d' un chêne qu' Abram tomba dans un profond sommeil au cours duquel, il reçut l' ordre de partir vers ce pays où allait naître le premier monothéisme, et devenir Abraham.

         Les Grecs ont eu " les chênes parlants ", en particulier le chêne de Dodone, qui était un oracle fameux.

         Les prêtresses de Dodone racontèrent à Hérodote que deux colombes noires s' envolèrent du Temple d' Ammon, à Thèbes, en Egypte, l' une vers la Libye, et l' autre vers la Grèce. Cette dernière se posa sur un chêne, et, prenant une voix humaine, ordonna qu' à cet endroit fut établi un oracle de Zeus.

         Pense t' il à ce passé prestigieux, ce grand arbre solitaire ?  

         Se rappelle t' il avoir eu à son pied, un roi de France qui se plaçait là, pour rendre la justice pour son peuple. Peut-être lui transmettait' il, à son insu, ou pas, un peu de cette sagesse immémoriale que sa communication avec le ciel lui rendait accessible ! Alors, c' est peut-être à lui que Louis IX doit sa réputation de roi juste et bon ?

          Cet oiseau, posé, immobile, sur une haute branche, a t' il la capacité d' entendre les frémissements mémoriels qui parcourent le chêne, et les écoute t' il comme un enseignement de notre histoire commune ? 

         Me racontera t' il un jour toutes ses rêveries ce chêne solitaire ? Peut-être quand je m' envolerai vers l' invisible si je fais une petite escale auprès de lui ?

   Ou comment nous n'avons pas pris Anthony Perkins en

                 stop

          Cette année-là, je partais en vacances en Italie avec ma soeur et une camarade. Je devais avoir fini la première ou deuxième année de médecine. J' avais abandonné à son triste sort, mon ami, collé aux examens de juin, et de ce fait, enfermé par son père dans la grande maison au milieu de ses vignes.

         Nous étions à peu près à la moitié de notre voyage; notre but était Amalfi, au sud de Naples.

         Nous avions longé la côte varoise, nous émerveillant et admirant l' Estérel.

          Les méandres capricieux de la route, en épousant ceux de la côte, nous en offraient de belles échappées.

          Sur notre chemin, nous nous étions, bien sûr, arrêtées à Saint Tropez, déjà mis en vedette par Brigitte Bardot.

          Un petit tour en ville, un pot chez Sénéquier, incontournable nous avait' on dit, et nous repartons.

          Et nous voilà à Cannes, roulant lentement sur la Croisette, quand, passant devant un arrêt de bus, nous apercevons un grand type brun, dégingandé, l' air timide, en train d'attendre.

         ma soeur me dit : " c' est Tony Perkins, le gars qui jouait dans Psychose ". Pas de doute, c' est bien lui.

          Hitchcock........Mon ami et moi en étions fans, et nous en avions séché des heures de cours pour nous précipiter au cinéma quand un de ses films était à l' affiche.

          Et " Psychose " ce film inquiétant, dans lequel Tony Perkins tenait un des tout premiers rôles.

         Un acteur hollywoodien attendant un bus sur la Côte d' Azur !!! Et si on le prenait en stop ?

         Vite, je trouvais un endroit pour faire demi-tour, et revenir vers cet arrêt de bus, pour............le voir devant nous, s' arrêter, et Anthony Perkins y monter.

         Trop tard ! maudite ville qui nous a imposé un trajet trop long pour revenir en arrière !

         Et voilà comment nous avons failli prendre Anthony Perkins, étoile montante et déjà assez haut perché au firmament hollywoodien, en auto-stop sur la Croisette à Cannes.

          Cette ville dont l'ensoleillement exceptionnel lui a valu le surnom de " Sunshine City ", se trouve sur la côte ouest de la Floride, sur une péninsule située en face de la ville de Tampa, et qui porte le nom prometteur de Treasure Island.

         Cette ville porte un nom connu : Saint Petersburg, que les Américains, avec leur amour des surnoms et des raccourcis appellent Saint Pete. ( J' entends déjà ceux qui feront exprès de le prononcer à la française ).

         Trois ponts permettent d' y accéder, et, franchement, je ne sais plus lequel nous avons emprunté.

         A notre arrivée, nous avons eu une garde d' honneur constituée par.....des pélicans gris juchés sur des poteaux Ils aiment bien se poser ainsi.

          J' ai un gros faible pour les pélicans. Ce gros oiseau, qui a toujours l' air de se rengorger, me fait beaucoup rire quand il veut s' envoler; il court maladroitement sur l' eau, en battant vigoureusement des ailes, et on sent qu' il déploie un formidable effort pour s' affranchir de la surface de la mer.

         J' aime aussi quand, de son altitude de croisière, il repère une proie dans l' eau; alors il se laisse tomber comme une pierre, à la verticale, et il ressort......avec un double menton. C' est l' effet que donne la poche extensible située sous son long bec, et dans laquelle il dépose le produit de sa pêche.

         Outre sa plage, au bord des eaux chaudes du Golfe du Mexique, Saint Pete possède en son port, la réplique exacte du Bounty, celle qui a servi au tournage du film : " Les mutinés du Bounty ".

         Ce film raconte la véritable mutinerie menée par Fletcher CHRISTIAN en mille sept cent quatre vingt neuf, en raison de la cruauté exercée par le capitaine BLIGH, contre lui, son équipage et la plupart des officiers.

          Ceci se passa au cours d' un voyage vers Tahiti, où l' on devait acheter des plants d' arbres à pain, et les ramener aux Antilles dans l' espoir d' en acclimater la culture afin de nourrir les esclaves.

          Constamment humilié par le capitaine Bligh devant les membres d' équipage,

         Fletcher Christian fomenta la mutinerie, et, suivie de la majorité des membres d' équipage, il embarqua le capitaine, cueilli en plein sommeil et en chemise de nuit, à bord d' une chaloupe où le rejoignirent des marins qui lui étaient restés fidèles.

         Une première version : " les révoltés du Bounty ", avait été tournée en mille neuf cent trente cinq, avec dans les rôles principaux, deux monstres sacrés du cinéma d' avant-guerre : Charles Laughton et Clark Gable.

         Je n' ai pas vu cette version, mais la seconde, avec Trevor Howard et Marlon Brando, autres monstres sacrés.

        Les mutins s' installèrent dans les îles Pitcairn où ils firent souche avec les femmes autochtones. Marlon Brando, qui jouait le lieutenant Christian dans le film, a épousé Tarita, une tahitienne tenant le rôle de Maimiti, compagne de Fletcher Cristian, avec qui il eut deux enfants : un fils, Teihotu, et une fille, Cheyenne qui connut un destin tragique. En effet, très dépressive après le meurtre accidentel de son ami et père de son enfant, elle finit par se suicider par pendaison, près de Papeete. C' est sa mère, Tarita, qui la découvrit. Elle avait vingt cinq ans.

         Quand au capitaine Bligh, et aux dix huit matelots qui l' accompagnaient, après quarante sept jours de mer et six mille sept cents kilomètres dans une coquille de noix, avoir échappé à des cannibales qui se voyaient déjà faire un magnifique festin, ils abordèrent, assoiffés et affamés, sur la côte de Timor, où les Hollandais qui les recueillirent, refusèrent d' abord de croire à leur histoire.

         Et les mutins ? La Royal Navy ne parvint pas à les retrouver.

         Mais, on dirait que je me suis égarée dans la Cité du Soleil ! Justement, il commence sa descente et m' offre une jolie vue sur la rade, que je m' empresse d' immortaliser.

         Il est né il ya cent cinquante millions d' années, et pourtant, hier matin, quand je l' ai vu il avait l' air de sortir de sa chrysalide.

         C' est un papillon solitaire, au vol aléatoire et déconcertant, et je n' ai réussi à le saisir sur mon écran d' appareil photos qu' au moment où, fatigué et enivré de soleil, et des premières et légères senteurs, il s' est posé sur une feuille d' oranger du Mexique.

           Premier de l' année deux mille quinze, il est le messager d' un printemps qui avance à pas de loup.

         Apparaissant le jour du Nouvel An chinois, je me suis demandée s' il y avait un rapport, une légende chinoise dans laquelle il jouerait un rôle.

         Je n' ai rien trouvé, sauf, qu' en Chine, il symbolise longue vie et beauté.

         Mais pour nous, aujourd'hui, il symbolise la fin prochaine de l' hiver, le retour de la tiédeur de l' air et du parfum des fleurs.

         Je voulais vous en transmettre le message car c' est aussi un message d' espérance et d' éternel renouveau.

         Merci joli papillon !       

         Bien que venant de se classer sixième, le serpent, dont on connait le caractère jaloux et la perfidie, était vert de rage.

         Mais que dire des autres animaux ? La compétition allait s' avérer féroce.

         Voyant qu' il ne restait pas beaucoup de temps, le cheval, qui, jadis, avait fait du yoga, fut de ce fait, capable de concentrer ses forces, et de réussir un bond qui le classa septième.

         Le mouton, très agacé, devint enragé, et, usant de ses cornes pour écarter les autres animaux, parvint à prendre la huitième place

         Le singe, qui jusque là batifolait et enquiquinait tout le monde, se rendit compte qu' il ne restait plus que deux places. Alors, toujours rigolard, il s' agrippa ici à une oreille, là à des cheveux, ou bien à quelque branche, et, après un dernier bond, mais sans lacher sa banane, fut classé neuvième.

         Le coq, qui depuis qu' il était arrivé se baladait en se pavanant, selon son habitude, faisant admirer ses plumes multicolores aux autres animaux qui s' en moquaient bien, ayant un autre souci en tête, se rendit compte lui aussi qu' il ne restait plus qu' une place. Battant des ailes, il s' envola et prit la dixième place.

         Les autres, pas contents, trouvèrent qu' il avait triché. Le coq répondit qu' il n' était pas le seul et que de toute façon, il se moquait bien de ce qu' ils pensaient.

         L'Empereur de Jade, trouvant que dix animaux étaient suffisants, cria : " ça suffit ! ça suffit ! ". Le ministre, en raison du brouhaha et de la ressemblance des deux termes en chinois, crut que son maitre criait " le chien ! le chien ! ". C' est ainsi que le chien, tout heureux, prit la onzième place. C' était un chien fort savant. Il était allé à l' école où il raflait tous les prix.

          L' Empereur s' énervait, et il cria : " C' est assez ! C' est assez ! ", mais là encore, à cause de l' homophonie en chinois, Etoile d' Or crut qu' il criait : " Le cochon ! Le cochon ! ". Et il inscrivit le cochon en douzième position. Ce balourd en sauta de joie, en tirebouchonnant sa queue.

         Alors, excédé, l' Empereur prit son air sévère de Vénérable Céleste Auguste de Jade. Il arracha des mains du ministre la feuille de papier et le pinceau en disant : " N' écris plus rien ". Il vit qu' au lieu de dix, il avait douze noms d' animaux pour désigner les années de naissance.

         C' est ainsi que furent donc choisis les animaux ainsi que leur place respective dans le zodiaque chinois.

         Pendant ce temps, tout joyeux de sa première place, le rat rentra chez lui. Il trouva le chat en train de faire sa toilette.

         " Ah ! lui dit celui-ci, il est l' heure de partir ? ".

         " Pourquoi partir ? répondit le rat, pas gêné du tout. J' ai gagné la première place ".

         Le chat se sentit mortifié, et demanda au rat pourquoi il ne l' avait pas réveillé.

         " C' est simple dit celui-ci, si je l' avais fait c' est vous qui auriez gagné; comment aurais-je pu courir plus vite que vous ? ".

         Le chat, indigné de tant de cynisme, se jeta sur le rat pour le dévorer, mais celui-ci esquiva l' attaque et réussit à s' enfuir.

         C' est depuis ce temps-là que le chat et le rat sont devenus des ennemis irréductibles.

         Et pendant que les lanternes chinoises se balaçaient mollement dans les rues de Bordeaux,

          Les Bordelais entamaient un cocorico, car :

   MEILLEURE DESTINATION EUROPEENNE 2015

     ( L' histoire que je viens de raconter est une libre adaptation d' une vieille légende chinoise ).

       Bonjour à tous, et, merci de m' avoir attendue !

         J' espère en avoir fini avec les ennuis " Orange ". J' ai vu qu' ils m' ont attiré la haine de Madame Cocomil, pourtant " Chèvre douce et gentille ". Alors vite, la suite de l' histoire..........et ce bouquet de fleurs pour me faire pardonner et, amadouer Madame Cocomil !!! (je rigole bien sûr).

PS : Et voilà, j' ai envoyé cet article en oubliant de cliquer sur l' enveloppe des abonnés. Désolée, il aurait du précéder l' histoire. Je suis très sorry. Je recommence !

         Rat le rusé courait en actionnant ses petites pattes comme des bielles. A la Porte Sud du Palais Céleste, de nombreux animaux étaient rassemblés.

         A la cinquième heure, le ministre, Etoile d' Or, muni de pinceau et papier, cria : " Entrez ".

         Les animaux accoururent et se massèrent devant la porte du palais. Ils étaient tellement serrés les uns contre les autres que personne ne pouvait faire un pas de plus.

         Le rat, qui finalement était un penseur avisé, (il avait lu Confucius), se dit : " je ne peux concurrencer ces animaux en vitesse et en force, mais.......petit comme je suis, je peux leur passer entre les pattes ".

         Aussitôt dit, aussitôt fait ! D' un bond, il sauta le premier devant l' Empereur de Jade qui dit à Etoile d' Or : " Notez, Monsieur le Ministre, le premier est le rat ".

         Le boeuf, impatient et de mauvaise humeur, utilisa sa force pour écarter brutalement tous les autres, et se classa deuxième.

         Un peu énervé, le tigre se dit : " Mais qu'est-ce qu' il croit le boeuf, qu' il est le plus fort ? ". Et hop ! d' un bond il se classa troisième.

         Le lapin, qui lui aussi avait étudié Confucius, réfléchit et se dit : " Je suis très petit et sans force vis à vis de ces gros animaux, mais, je suis très agile, alors je vais faire comme le rat ". Et, se faufilant entre les pattes des autres, il se classa quatrième.

         Le dragon, voyant que quatre animaux l' avaient déjà précédé, se mit dans une colère folle. Il se retint à grand'peine de tout carboniser. Mais, il se rassura vite en se disant qu' il était vraiment le plus puissant de tous, et de plus, pensa t' il d' un air suffisant : " J' ai des pouvoirs magiques ". En effet, il les avait acquis avec un mage africain qui n' avait pas très bonne réputation. Mais qu' importe ! Il utilisa ses pouvoirs, s' éleva vers le ciel qu' il traversa comme une fusée, et se laissa tomber devant l' Empereur qui le fit noter en cinquième position.

         Devant toutes ces démonstrations de force, le serpent perdait de plus en plus le moral. Il se sentait si faible à se traîner par terre comme ça. Mais, il était fourbe et habile; il l' avait montré dans un lointain passé, alors, il glissa sans bruit entre les pattes des autres animaux, et, par ondulations successives, et à sa propre surprise, se classa sixième.

         Mais qu' allaient faire les autres ? Les meilleures places étaient prises !

         Nous le sauront dans le prochain épisode.

         A bientôt !!!!  

         Avant-hier, j' ai vu dans le journal local, que la rue Sainte Catherine à Bordeaux, s' était mise à l' heure de la Chine en raison du nouvel an chinois.

         Comme j' avais à faire en ville en fin d' aprés-midi, je suis partie plus tôt avec l' appareil photos.

         Avec ses mille deux cent cinquante mètres, elle est la rue commerçante la plus longue d' Europe.

         Effectivement, elle a pris un petit air extrême oriental.

         Le nouvel an est la fête traditionnelle la plus importante de Chine. Cette année, comme tous les ans, l' année nouvelle reçoit un nom symbolique : l' année du Mouton de Bois.

         Le zodiaque chinois comporte douze animaux, et, bien sûr, une légende s' y rattache.

         Un jour, alors que l' Empereur de Jade tenait audience, trois animaux, le tigre, le phénix et le dragon, vinrent se plaindre et crier à l' injustice.

         L' Empereur les considéra avec surprise : " quelqu'un oserait' il vous maltraiter vous, les rois de la montagne, de l' eau et de la forêt ?".

         Ils répondirent d' un ton geignard : " c' est l' homme, Majesté, il essaie toujours de nous tuer ".

          " Très bien, dit l' Empereur, rentrez chez vous, et informez vos vassaux, qu' ils doivent venir attendre à la Porte Sud de mon Palais céleste, demain matin à la cinquième heure. Le premier à se présenter symbolisera l' année de naissance de l' homme qui ne pourra plus jamais le persécuter. Je ne m' occuperai pas des autres ".

         Les trois rois se hâtèrent d' aller informer leurs vassaux. La nouvelle se répandit et les animaux se dépêchèrent de se préparer.

         Le rat sortit alors de son trou, et vit le chat en train de lisser ses moustaches, sans s' occuper de lui.

         " Eh ! Que faites-vous donc Frère Chat ? Allez-vous en visite ? " d' un air mystérieux, le chat répondit qu' il avait une affaire importante à régler le lendemain matin.

         Intrigué, le rat demanda des explications que le chat lui donna ingénument.

         " Ah ! dit le rat, j' y vais aussi ! "

         Le chat dit alors : " Allons-y ensemble, mais, j' ai l' habitude de faire la grasse matinée, je vous serais donc obligé de bien vouloir me réveiller ".

         Mais bien sûr ! dit le rat d' un air sournois. Le lendemain, il se réveilla à la troisième heure, et pensa : " le chat court bien plus vite que moi, je serais bien sot de le réveiller ".

         Alors, sur la pointe des pattes, il se mit en route tout seul.

A suivre !!!!

         Non, je ne vais pas faire un cours sur les angines.

         A l' issue d' un congrès médical à Nice, au lieu de rentrer sagement à Bordeaux, j' avais décidé, selon mon habitude, d' explorer un peu la région. C' est ainsi que j' étais allée à Eze Village, perché sur son piton,(photos hélas perdues), et dans les gorges du Cians, dont je viens de retrouver des photos encore assez bien conservées.

         Le Cians est un torrent alpin au caractère changeant, qui prend sa source dans le Mercantour, et va se jeter dans le Var, après s' être frayé un chemin biscornu au fond de gorges étroites, taillées entre des parois abruptes rouges ou grises.

         Une route, volée à la roche, en suit les méandres.

         Ce torrent est un phénomène qui, sur un trajet de vingt cinq kilomètres à travers ce défilé, descend de mille six cents mètres. 

         Lors de la fonte des neiges, il prend un caractère très impétueux et creuse la montagne. L' été, il se repose en un mince filet d' eau ou, est à sec.

          Parfois, la route passe sous un arc rocheux, ou même, carrément dans un bref tunnel.

         Il parait incroyable qu' un si petit cours d' eau puisse avoir autant d' affluents : pas moins de quinze.

         Un petit pont permet de temps en temps d' enjamber le torrent, et l' on se trouve alors face à la roche rouge, née à l' ère primaire, et au pied de la grise, formée au secondaire.

         Et quelques virages plus loin, on repasse de l' autre côté.

         Je ne me souviens plus par quel bout j' ai pris ces gorges, sans doute pas de la source du Cians, car, il commence sa vie par une cascade dont je n' ai aucune image en tête,

         et à ce que je vois, c' est bien dommage ! Je ne sais pas non plus, ou plutôt, j' ai oublié, où je suis sortie de ces gorges; sans doute vers Touët-sur-Var, non loin de son émergence dans le Var.

         Tant d' années plus tard j' en garde encore un souvenir ébloui.

         A bientôt, pour de nouvelles résurrections du passé.

          En laissant Strasbourg derrière moi, je décidais de passer par Paris pour voir mes amis d' enfance. En passant par la Lorraine.........

          J' ai retrouvé quelques photos exploitables de Nancy, et j' avoue qu' à part celle-ci, qui est connue de tout le monde, 

         je me suis faite aider par Wikipedia pour savoir ce que représentent les autres.

         Dans l' axe du portail, on aperçoit la fontaine d' Amphitrite. On la doit à un sculpteur nimois : Barthélémy Guibal. La nudité d' Amphitrite, déesse de la mer, choquait beaucoup, parait' il, l' aumonier de Stanislas.

         On doit ce célèbre portail d' or à Stanislas Leszczynski, duc de Lorraine, par la grâce familiale ( et politique ) de Louis XV.

         En effet, celui-ci, marié à Marie Leszczynska, ne donne pas ce Duché de Lorraine à son beau-père sans arrière-pensée.

         Le duc légitime, François III, a été contraint d' échanger les duchés de Bar et de Lorraine contre la Toscane, au Traité de Vienne. Stanislas reçoit ce duché en viager, car c' est un intendant, nommé par Louis XV qui le gère, et ceci, dans la perspective de l' intégrer plus tard dans le royaume de France.

         Alors, n' ayant rien à faire, Stanislas décida d' embellir sa capitale, et de travailler au confort de ses habitants. ( On croit rêver ! ). Et c' est ainsi qu' a été créée la Place Royale, en hommage à celui qui l' a fait ( presque ) roi. Plus tard, elle s' est appelée Place Stanislas, nom qu' elle porte encore de nos jours.

         Dès le début de la Première Guerre Mondiale, la ville est déclarée en état de siège. En mille neuf cent seize, les Allemands la bombardent pour terroriser les habitants.

         Lors de la Seconde Guerre Mondiale, la ville est évidemment occupée. Et la Lorraine est devenue allemande.

       Elle sera libérée en septembre mille neuf cent quarante quatre par la Troisième Armée américaine du Général Patton.

         Les circonstances de la mort de Patton, un an après à Heidelberg, rendent de plus en plus probable l' hypothèse d' un assassinat. L' écrivain américain Robert Wilcox, relate les faits et les résultats de son enquête dans son livre : Target : Patton. Un camion, qui selon un témoin, attendait la cadillac de Patton, l' a percutée. Bizarrement seul Patton fut blessé; il mourut douze jours plus tard officiellement d' une embolie alors qu' il allait sortir de l' hopital pour rentrer aux USA. Ni les autres occupants de sa voiture ni ceux du camion ne furent blessés. Le soldat qui conduisait le camion, l' avait volé à l' armée, et il disparut avec les autres passagers aussitôt après l' accident. Tous les rapports le concernant ont mystérieusement disparu. Alors qu' il était gravement blessé, il ne fut pas transporté à l' hopital de Mannheim, pourtant tout proche, mais une demi-heure plus tard à Heidelberg, pourtant plus éloigné. Enfin, des années après, un officier soviétique raconta à des membres de la famille Patton, qu' il avait été empoisonné.

         Mais revenons à Nancy.

         La Porte de la Craffe, érigée au XIVème siècle, est un vestige des fortifications médiévales antérieures à Vauban. Sur la partie centrale, la plus ancienne, on distingue une croix de Lorraine surmontée de machicoulis.

         Au XVème siècle, elle fut flanquée de deux tours rondes qui servirent de prisons. Au XVIème, on construisit des bastions et une deuxième enceinte à l' extérieur. Une autre porte fut le pendant de la Porte de la Craffe à laquelle elle fut reliée par un tunnel.

         Stanislas fit relier la vieille cité médiévale à la ville neuve, par des places urbaines, Place Stanislas et Place de la Carrière dévolue aux joutes et tournois, séparées par un arc de triomphe : la Porte Héré, du nom de son constructeur.

         Celle-ci est au bout d' une courte rue qui, au temps de ma visite, n' était pas piétonne. Elle est bordée de petits pavillons dans la perspective de la Place de la Carrière. Elle a été construite à l' emplacement d' une ancienne porte : la Porte Royale, construite sous Louis XIV et détruite par Stanislas en mille sept cent cinquante deux.

         A l' origine, la Porte Héré faisait partie des remparts. Quand ils furent abattus, elle devint un véritable arc de triomphe.

         Passé cet arc, on se trouve donc Place de la Carrière, dont le centre est une esplanade bordée de tilleuls et d' hôtels particuliers Renaissance, qui furent unifiés en style classique par Emmanuel Héré.

         Ainsi s' achève ce petit tour à Nancy, qui mériterait une visite plus approfondie. Un jour peut-être ! Qui sait ?