Y a t-il maintenant chez les humains la tentation inconsciente d' un retour aux origines et à la remontée dans l'arbre ?
Serait-ce le triomphe posthume de l'oncle Vania, pithécanthrope écolo, pour qui le progrès était une menace et qui s'enfuyait en criant :
BACK TO THE TREES !
dans ce petit livre désopilant de Roy Lewis, paru pour la première fois en mille neuf cent soixante, et traduit en France en mille neuf cent quatre vingt dix :
Je viens de le relire avec le même plaisir que la première fois..........il y a trente et un an. Waou ! que le temps, et la vie, passent vite !
L'oncle Vania, frère d' Edouard, celui qui a fini dans le tube digestif de son fils, s'en tenait farouchement à sa vie de singe arboricole, son existence réduite à sa biologie, c'est-à-dire à sa propre caricature.
Edouard était en quête permanente, inventif, audacieux, vivant selon le principe que bien des millénaires plus tard, Elisabeth de Belgique ferait sien :
" La vie serait sans sel si elle était sans risque "
La grande aspiration d' Edouard était " devenir humain ", et il s'y employa toute sa vie. C'est lui qui domestiqua le feu grâce à quoi on ne mangea plus les serpents tout cru, entre autres, mais, pour son malheur, il inventa l'arc et la flèche, signant ainsi sa perte.
La peur s'installa dans la horde, cette arme allait amener le malheur, pourtant, hypocritement, le fils parricide en garda secrètement le plan de fabrication.
Et malgré tout, l'évolution fit son oeuvre et arriva jusqu'à nous.
Edouard triompha pendant de nombreux millénaires..........mais aujourd'hui.......je ne suis pas sûre que l'esprit d'oncle Vania ne prenne une revanche éclatante.
Aujourd'hui, une peur savamment orchestrée et entretenue, a fait oublier aux humains qu'ils étaient autre chose qu'un simple assemblage biologique qui refuse de vivre par peur de mourir.
Coupé de tout ce qui faisait sa vie, la vie, il n'a plus qu'une idée en tête : sa survie biologique. Mais la mort n'a t-elle pas toujours été au bout de la vie ? Qui donne la vie donne la mort, disait-on dans la sagesse antique.
Et si l'homme n'y prend pas garde, c'est sa civilisation qu'il va oublier. Déjà, il en a évacué les bases spirituelles, les bases culturelles sont en train de s'effacer devant une inculture galopante et une bêtise tellement confondante que l'on croit à une blague, surtout devant certaines revendications féministes qui réclament que l'on dise " awomen " parce que l'on dit " amen " ignorant que ce n'est pas un mot anglais mais un mot hébreu signifiant " ainsi soit-il ".
Et cette bêtise se retrouve dans tous les domaines. A l'école primaire, j'avais appris que la forêt amazonienne était le poumon de la planète, mais on en a détruit des hectares entiers pour cultiver du soja....tout en se plaignant du changement climatique. Incohérence.
Incohérence aussi, ici, en Gironde, où un projet, contre lequel on se bat, exige de raser mille hectares de forêt de pins pour installer des panneaux solaires non polluants. Mais...les arbres absorbent le gaz carbonique et rejettent de l'oxygène, et ils avaient été plantés pour assécher des marais et éradiquer la malaria qui sévissait jusqu'au XIXème siècle. Reviendra t-elle ? Pour le plus grand plaisir des labos qui fabriquent des dérivés de la quinine.
Malheureusement, on pourrait établir une longue liste de faits similaires, aussi je vais arrêter là, mais l'espèce de régression qui s'installe insidieusement, nous fera t-elle bientôt entendre ce cri :
BACK TO THE TREES !