" Rien n' est plus sot que de traiter avec sérieux les choses frivoles. mais rien n' est plus spirituel que de faire servir les frivolités à des choses sérieuses ".
Celui qui a dit ça, a vécu de mille quatre cent soixante neuf à mille cinq cent trente six, et fut l' un des plus grands humanistes de la Renaissance.
J' ai fait sa connaissance, peut-être en philo, à travers " l' Eloge de la folie ". Ce titre m' enchantait; en le lisant, on n' était pas déçu, il s' agit d' une fiction burlesque dans laquelle Erasme fait parler la déesse de la folie. Celle-ci critique de manière satirique et virulente, les théologiens, les Maitres, les Moines, les Courtisans......
Eclectique, Erasme a écrit un " savoir vivre à l' usage des enfants " qui a fait référence pendant plusieurs générations.
Il avait pris pour devise : " Je ne fais de concession à personne ". A ceux qui lui reprochaient l' orgueil de celle-ci, il répondait avec subtilité que cette devise était celle du dieu Terminus, représentant la mort, et qu' en fait, c' était la mort qui parlait et non lui, Erasme.
Erasme avait un ami, tout comme Montaigne avait La Boétie. Il s' agissait de Thomas More, historien, philosophe et humaniste anglais.
Après avoir désavoué le divorce du roi Henri VIII, et l' autorité religieuse qu' il s' était arrogé, il fut exécuté comme traitre. Erasme en fut très affecté : " Dans l' exécution de More, je meurs moi-même un peu, nous étions deux amis ayant une seule âme entre nous ".
Erasme mourut un an aprés. En mille cinq cent quarante trois, ses livres furent brûlés en public à Milan, en même temps que ceux de Martin Luther.