Le Royaume de Bahreïn, mot arabe signifiant "les deux mers", est un archipel du Golfe Persique, aride et désertique. Il est relié à l' Arabie Saoudite par la Chaussée du roi Fahd.
Bahreïn est le lieu emblématique de la civilisation Dilmun. Celle-ci, selon les textes de la Mésopotamie ancienne, aurait existé du IIIème millénaire jusqu' au milieu du Ier millénaire avant J.C.
L' île fut créée par le dieu Enki, qui en fit un pays d' abondance, et dans le mythe mésopotamien du Déluge, le héros Zusiudra et son épouse, y furent établis par les dieux.
A Alger, en mille neuf cent soixante, j' avais acheté dans ma librairie favorite, rue Michelet, un livre de Samuel Noah Kramer : " l' Histoire commence à Sumer ".
Ce livre m' avait fort intéressée, et je suis allée fouiner dans ma bibliothèque pour le retrouver. Non sans mal, j' y suis arrivée.
Comme Dilmun est l' éden sumérien, je devrais donc y trouver des pages le concernant. En effet, dans le chapitre XIX : le Paradis, celui qui fut aménagé par les dieux eux-mêmes sur la terre de Dilmun, est décrit sur d' antiques tablettes d' argile.
comme un pays pur, propre et brillant, un pays de vivants où ne règnent ni la maladie ni la mort.
" A Dilmun, le corbeau ne pousse pas son cri,
L' oiseau-ittidu ne pousse pas le cri de l' oiseau-ittidu,
Le lion ne tue pas,
Le loup ne s' empare pas de l' agneau,
Inconnu est le chien sauvage, dévoreur de chevreaux,
Inconnu est.......le dévoreur de grain.
.........
Il manquait cependant quelque chose à Dilmun : l' eau fraîche indispensable. Quels étourdis ces dieux !
Enki, grand dieu sumérien de l' eau, ordonna à Utu, dieu du Soleil, ( et de quel droit ! ), de faire sortir l' eau fraîche de la terre et d' en arroser le sol. C' est ainsi que Dilmun devint un jardin luxuriant.
Ninhursag, la Grande Déesse Mère des Sumériens, y fit pousser huit plantes.
Enki, curieux et gourmand comme pas deux, envoya son messager, Isimud, voler ces plantes, et les mangea l' une après l' autre. Plante-arbre, plante-miel, plante-eau...........il les ingurgita toutes.
Mais ce sot n' avait pas anticipé la noire colère dans laquelle entra Ninhursag. Celle-ci le maudit et le voua à la mort.
" Plus jamais je ne te fixerai avec l' Oeil-de-la-Vie ".
Et la santé d' Enki déclina. Huit parties de son corps furent atteintes par la maladie. pour ne pas se laisser attendrir, Ninhursag était partie.
Les autres dieux étaient catastrophés, et même Enlil, leur roi, ne savait que faire. Ninhursag refusait de revenir. Elle seule pouvait sauver Enki.
C' est alors qu' apparut, surgissant on ne sait d' où, un renard.
Celui-ci, rusé et roublard, comme tous les renards, et vénal de surcroît, dit à Enlil, que si on lui offrait une bonne récompense, il se faisait fort de ramener Ninhursag. Enlil paya, et, on ne sait comment il s' y prit, mais le renard ramena cette mauvaise tête de Ninhursag.
Revenue à de meilleures intentions, elle demanda à Enki quelles parties de son corps le faisaient souffrir. Celui-ci énuméra les huit parties malades et, Ninhursag créa huit divinités pour les guérir.
La douce vie reprit dans Dilmun-Bahreïn, mais, cet éden allait connaitre une fin.
Nous verrons cela la prochaine fois.