François de la Rochefoucauld, maître es-maximes, en a livré une que j'aime bien :
" Qui vit sans folie n'est pas aussi sage qu'il croit "
Je prends la folie pour un sujet très sérieux. D'ailleurs, Erasme n'en a t'il pas fait l'éloge ?
La folie est souvent définie comme étant le contraire de la sagesse. Elle a connu toutes les époques et revêt différents costumes; il y a la folie guerrière, la folie des grandeurs, (très répandue), la folie meurtrière, la folie amoureuse, et le coup de folie, celui qui sans prévenir, un soir de pleine lune, vous fait tout remettre en question et prendre des décisions qui vont chambouler votre vie.
Et enfin, ma préférée : la folie-fantaisie qui allume des étoiles dans la banalité d'un jour. Celle qui, par exemple, vous fait sortir à l'improviste, cristal, argenterie et porcelaine pour fêter un non-anniversaire surprise pour une soirée de gala.
Et puis il y a le Fou, non pas celui qui a un entonnoir sur la tête et qui ferait plutôt pleurer, non, l' autre, celui des rois de France, le Bouffon qui appelait le roi " Mon Cousin ", et qui lui-même était un vrai roi. Et le roi des rois était Triboulet.
Il croyait pouvoir tout se permettre, et pourtant.......... Un jour, il passa outre un ordre du roi François 1er qui interdisait de se moquer des Dames de la Cour, et, à fortiori, de la Reine. Mais, il avait dépassé les bornes, et le roi, courroucé, le condamna à mort. Cependant, dans sa mansuétude, et comme Triboulet l' avait souvent diverti, il lui accorda de choisir lui-même sa façon de mourir.
A la hauteur de sa réputation, Triboulet lui répondit : " Bon Sire, par Sainte Nitouche et Saint Pansard, patrons de la folie, je demande à mourir de vieilllesse ".
François 1er, forcé de rire à ce trait d'esprit, commua la peine de mort en bannissement, afin de satisfaire au voeu de son bouffon.
Allez, je souhaite à tous un bon dimanche de folie !