Fut-il le plus grand séducteur de la Haute Antiquité ? Rival de Zeus lui-même ? En tout cas, le voilà encore qui se manifeste dans mon jardin.
Décidément, coureur invétéré au coeur d'artichaut, voilà encore ce dieu solaire en train de poursuivre de ses assiduités, une nymphe qui ne voulait pas de lui.
Comme Daphné, elle fuyait ce dieu trop entreprenant. Il avait décidé de l'enlever, mais la nymphe, qui se prénommait Akantha, se défendait farouchement, et, sur le point d'être enlevée, griffa Apollon au visage.
Fou de rage, et craignant sans doute d'être défiguré, Apollon, dieu particulièrement vindicatif, (n'est-ce point à lui que Midas doit ses oreilles d'âne !), se vengea et métamorphosa la pauvre Akantha en une plante épineuse adoratrice du soleil
Et c'est ainsi que naquit l'acanthe.
Dans le langage des fleurs, elle signifie : Rien ne pourra nous séparer. Doit-on y voir un trait d'ironie cynique de la part d'Apollon ?
C'est aussi par sa feuille si particulière que l'acanthe est bien connue. Elle est, en effet, un des ornements principaux des arts corinthien et roman.
Une légende existe au sujet de la feuille d'acanthe. Elle nous est transmise par l'architecte romain du 1er siècle avant JC : Vitruve.
Il raconte :
* Le sculpteur Callimaque, le trop minutieux selon ses contemporains, découvrit un jour, une plante d'acanthe enroulée autour d'un panier d'offrandes funéraires, sur la tombe d'un enfant. C'est ce souvenir qui lui aurait inspiré le motif qui orna le chapiteau des colonnes corinthiennes : un petit panier dont sortent des feuilles d'acanthe sur trois rangs superposés.
Beaucoup plus tard, l'art roman s'en inspira aussi.
Décidément, mon jardin recèle des célébrités, et.........ce n'est peut-être pas tout !!!