A Mongenan, on retombe en enfance. Une journée dans la vie des poupées . Dès l' entrée dans le musée, un magnifique Chat Botté nous fait déjà rêver. Il nous salue bien bas, avec l' exquise politesse des gens de bien du XVIIIème siècle.
On devine que la maîtresse des lieux aime les automates, et, c' est avec fierté qu' elle nous fait franchir une porte basse, et pénétrer dans une petite pièce, où, deux ou trois autres Chats Bottés, rivalisent de beauté et de grâce.
Celui-ci nous fait un charmant sourire,
Et nous invite à entrer, avec une discrète révérence.
Celui-la est certainement convié à Venise, pour un éblouissant carnaval.
Et voici un brillant mousquetaire de Monsieur le Cardinal. Il a, semble t' il, perdu une jambe dans quelque glorieuse bataille, ou bien, qui sait ? dans quelque duel interdit avec les grands rivaux : les mousquetaires du Roi.
Il sourit, malgrè tout, avec vaillance et panache.
Celui-ci est le frère du Chat au doux sourire qui nous avait invités à entrer.
Mais, je ne lui trouve pas l' air très aimable; plutôt le regard un peu diabolique. Il s' appellerait Lucifer que je ne serais guère étonnée.
Voyant que nous allons partir, il daigne nous saluer avec un rien de condescendance et de mauvaise grâce.
Il est vraiment désagréable ce Chat Botté-là !!! Il devrait être banni du pays des contes.
Brève histoire des automates : Elle est très ancienne, puisque l' on dit que Dédale aurait créé des statues qui marchaient et bougeaient les yeux. Héron d' Alexandrie et Philon de Byzance, auraient, au 1er siècle avant Jesus Christ, précédé Léonard de Vinci, en créant des automates mus par des moyens mécaniques ou hydrauliques. Mais, il n' en reste rien.
Au XVIIIème siècle, les progrès de l' horlogerie ont permis la création d' automates dont il nous reste de nombreux exemplaires. Le fameux " joueur d' échec " de Von Kempelen, au XVIIème siècle, ayant été une mystification, le plus célèbre est le " canard digérateur " de Vaucanson, qui mangeait, digérait, cancanait. Il a été malheureusement détruit dans un incendie en mille huit cent soixante dix neuf.
( images Wikipedia )
Le XVIIIème siècle semble avoir été, en quelque sorte, l' âge d' or des automates. Les XIXème et XXème siècles en ont aussi fabriqués. Les techniques de fabrication sont gardées secrètes, même si, aujourd'hui, l' électricité et l' informatique, permettent aux créateurs de délaisser le traditionnel pour créer le mouvement.
Mais la magie opère
toujours.