Dans mon enfance, elle se nommait ainsi; depuis, elle est devenue Place Fleming du nom de l' inventeur de la pénicilline; comme quoi, les Arcachonnais ne sont pas rancuniers, car, l' air balsamique de la Ville d' Hiver a eu, du coup, beaucoup moins d' importance.
Il me semble que dans ma jeunesse, il y avait plus de palmiers que ça. Mais n' a t' on pas tendance à enjoliver avec le temps ?
Quand j' étais petite, et même assez grande, cette place était le lieu de rendez-vous et le point de départ des chasses à courre. Il y en avait souvent, et, depuis la villa de mes parents, de l' autre côté de la forêt, quand le vent était bien orienté, on entendait les cors de chasse. Et comme la villa donnait sur la forêt, on voyait les cavaliers et les dames montant en amazone, galoper sous les grands pins. Je crois que c' est à cause de ça que j' ai fait de l' équitation plus tard. Mais, je montais à califourchon.
Sur cette place, un joli kiosque à musique où nous allions écouter des concerts, quand le ciel d' été allumait ses étoiles, et que la lune arrêtait sa course pour écouter les mélodies en déchiquetant les palmiers en ombres fantomatiques.
Maintenant, il surgit d' un collier de fleurs, immuable et nostalgique. Y a t' il encore des concerts les soirs d' été ? Auraient' ils encore des auditeurs ? Ou alors, ont' ils disparu dans les brumes de l' Histoire, en compagnie des chasses à courre ?
Mais il est toujours si joli et pimpant !!!