voyage cambodge
Certains soirs de nuit noire, elle est là, ronde, brillante, comme un gros bonbon au miel accroché dans le ciel.
Parfois, elle joue à nous faire croire qu' elle est là, tout prés, et qu' elle s' accroche à une fine branche de pin, pour peut-être s' y balancer.
Quoi de plus normal qu' une lune bien ronde, brillant dans un ciel d' ébène ? Mais, j' ai la preuve qu' elle ne reste pas tranquillement à sa place, la lune vadrouille, se disant que la nuit, tout le monde dort, et qu' on ne la verra pas. Pourtant......
Je la soupçonne de courir aprés le soleil, dont un jour, il y a bien longtemps, elle était tombée amoureuse. Bien sûr, l' astre du jour s' était bien aperçu de l' effet qu' il produisait, et il en jouait, avec une certaine cruauté, il faut le dire. Le soir, à son coucher, pour aguicher la lune, il nimbait le ciel d' or éclatant;
La lune, pour lui plaire, se transformait en topaze géante;
Le matin, il peignait le ciel de couleur de feu, comme si chaque nuage démultipliait sa flamme mensongère.
La pauvre lune alors perdit la tête. Elle ne savait plus distinguer le jour de la nuit. Elle devint somnambule, et, on la vit divaguer dans le ciel.
Dans le ciel pâle du petit matin, quand finissaient de s' estomper les artifices du soleil.
C' est là qu' elle commença à maigrir.
on la vit, de plus en plus mince, dans le bleu de la pleine journée, où elle errait, sans savoir où aller, ni sans doute, où elle était;
Et le soleil continuait à jouer au chat et à la souris, se cachant de l' autre côté du firmament, dès qu' il l' apercevait quelque part.
Devenue complètement démente, elle se parait d' écharpe diaphane, que, telle Iris, elle laissait traîner derrière elle.
Et, le soir revenant, elle se drapait de voiles roses, pour aller, disait' elle, hanter les rêves des enfants, en tentant d' échapper aux griffes qui, croyait' elle, étaient là pour la déchiqueter.
Pauvre lune !!!