C' est ce vieux monsieur barbu, à l'air parfaitement convenable et même plutôt gentil, qui a prononcé ces mots.
Son nom : Charles Robert Darwin. Qui ne le connait pas !
Mais de quoi parlait-il donc ? De l' origine des angiospermes, c' est-à-dire des plantes à fleurs.
Darwin n' en connaissait pas de fossiles au-delà de cent millions d' années, et, il se demandait comment ces plantes à fleurs avaient pu apparaître aussi brutalement et envahir le monde entier.
On sait aujourd'hui que cette conquête fut progressive.
Bernard Gomez, universitaire lyonnais, pense que les premières angiospermes devaient pousser près des étangs ou des mares aux eaux douces, et, qu' elles auraient connu un processus d' évolution lent, à l' échelle des temps géologiques, en colonisant, tout en se diversifiant, les zones humides le long des plaines d' inondations, puis, près du littoral.
Sans doute se base t-il sur ce qui est, semble t-il, la plus ancienne plante à fleurs connue : Monsechia vidalii, et sa ressemblance avec les cératophylles dont on décore les aquariums.
La Montsechia vidalii serait apparue au Crétacé, il y a cent quarante cinq à cent trente millions d' années.
Ces angiospermes ont à la fois un organe mâle : le pistil, et un organe femelle : les étamines. Cependant, elles ne sont pas autofertiles. Il leur a donc fallu tenir en laisse leur esprit de conquête pour aller fleurir la planète entière.
Leur dispersion n' était due qu' au seul vent. Il leur manquait les insectes pollinisateurs, abeilles et papillons, pour leur permettre d' aller plus loin. Pour cela, il fallut attendre au moins trente à quarante millions d' années. Mais, elles étaient patientes et attendaient tranquillement dans des sortes de petites niches écologiques.
Mais dès que les insectes eurent coopéré avec elles, les plantes à fleurs ont colonisé la planète entière et se sont diversifiées. On compte actuellement environ quatre cent mille espèces.
Mais.........leur évolution est-elle terminée ? Que trament-elles dans l' ombre ?
(Sources : n° spécial plantes de Sciences et Avenir).